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lempire-du-feu

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“ Chapitre 15 en ligne ! ” - lundi 25 janvier 2021 18:03
3 kiffs

Création : 12/09/2020 à 12:55 Mise à jour : 30/01/2021 à 17:32

▼ Présentation ▼

ENZER OU L'EMPIRE DU FEU

• Roman en cours d'écriture - 1er jet
• Heroic Fantasy
• Ici pour avoir des retours de lecteurs, découvrir d'autres auteurs, et échanger, donc n'hésitez pas à commenter, donner votre avis, vos impressions, je me ferai un plaisir de vous répondre, et de passer lire votre roman le cas échéant.

----------------------------------
NB : tous mes textes sont protégés

 

▲_________________________________▲
 
"Kahina a tout juste 17 ans lorsque le règne de la Régente du Nozar est renversé du jour au lendemain par le Commandant Enzer. Cruellement projetée dans une vie de vagabonde et séparée de sa famille, la jeune fille ne pourra compter que sur elle-même ; sa fuite forcée prendra alors l'allure d'une quête de vengeance féroce, quête qui la mènera jusqu'au bout du possible, et jusqu'au bout d'elle-même..."
 
▲_____________________________________▲




Répertoires où le roman figure :

► Encyclopedia
► Design you own universe (Ethelwen a donné un avis adorable sur ma fiction, merci à elle ♥)
► Chez Karayas
► Un répertoire de fictions



Les fictions que je lis :
 
Anaon◄
Les Autophages◄
The Treachery◄
Les blogs dont le soutien m'est précieux et que je remercie tout particulièrement :
► Petit Louveteau
► Design your own universe
 
Pour les personnes qui s'aventurent sur mon blog et découvrent mon histoire, s'il vous plaît, laissez juste un petit commentaire, que ça vous ait plu ou non, vous ne pouvez pas savoir à quel point c'est précieux pour un auteur ! ♥

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#Posté le mercredi 16 septembre 2020 05:25

Modifié le lundi 25 janvier 2021 18:06

P R O L O G U E

P R O L O G U E
 
 
P R O L O G U E
 
En feu. Ses poumons étaient en feu. Elle n'en pouvait plus de courir ainsi. Ses jambes avançaient machinalement, comme portées par une puissance supérieure. Elle ne les sentait plus. L'air frais qu'elle inspirait lui coupait le souffle, venant brusquement se mêler à l'incendie intérieur qui embrasait sa poitrine. Haletante, à bout de forces, elle poursuivit cependant son chemin jusqu'à parvenir à une étrange cascade que le silence des lieux et les derniers rayons obliques du soleil rendaient surnaturelle. Un bruit cristallin s'échappait de la source fabuleuse, et les teintes bleues et vert empire que prenait son eau paraissaient changeantes à tout moment, s'éclaircissant et s'assombrissant, obligeant le voyageur étonné à se laisser hypnotiser. Au milieu de cette montagne froide et hostile, cette petite rivière féerique semblait irréelle, comme un trésor caché que nul n'aurait pu soupçonner. La jeune femme s'arrêta et tomba à genoux. Des larmes coulaient sur son visage. Elle se pencha vers la rivière merveilleuse afin de voir son reflet.


- Bientôt tu ne te reconnaîtras même plus, murmura-t-elle.


Elle frappa l'eau du plat de sa main plusieurs fois en étouffant un cri de rage.


Elle repensait à ce qu'il lui avait dit : “Ne pars pas. Pas maintenant. Ne me laisse pas seul après ce qu'il vient de se passer. Je n'ai plus que toi !”
“Je n'ai pas le choix”, avait-elle répondu. “J'aurais aimé que ça se passe différemment tu sais. Mais je ne peux pas. Les choses sont devenues hors de contrôle.”
“On trouvera une solution ! Je t'en prie ne me lâche pas maintenant, je ne m'en sortirai pas”.
La détresse dans sa voix lui avait déchiré le coeur.
“C'est la seule bonne décision.” avait-elle pourtant affirmé. “Et je dois la prendre tant que je suis encore en état de le faire.”
Elle avait ensuite reculé mais il avait alors agrippé son bras.
“Je ne vais pas me battre contre toi. On sait tous les deux qui vaincra” l'avait-elle averti.
Il avait fini par la lâcher.
“Je vais pas m'en sortir” avait-il cependant répété.
“Tu y arriveras. Je ne peux pas rester à tes côtés. Je t'en prie, pardonne moi.” s'était-elle excusée, la gorge nouée.
De la tristesse, le visage de son interlocuteur était soudain passé à une colère immense. Ses traits s'étaient fait haineux, son ton, menaçant.
“Pardonner ?”
Un rictus avait déformé sa bouche. Il avait prononcé ce mot, « pardonner », comme s'il eut contenu les choses les plus dégoûtantes au monde.
“Je ne pardonne à personne moi.” avait-il déclaré. “Je te retrouverai, où que tu sois. Je te le promets, tu maudiras ce jour où tu m'a abandonné. Puis je les vengerai tu sais. Je finirai par trouver leurs assassins, et s'ils ne vivent plus, leurs descendants. Je les tuerai jusqu'au dernier. »


Elle avait alors tourné les talons sans ajouter un mot de plus. Ce n'était plus l'homme qu'elle avait connu. Elle-même n'était plus celle qu'elle pensait. Il était temps de se retirer.


“On n'a pas fini tous les deux !” s'était-il écrié une dernière fois.


Alors elle avait couru. Elle avait dévalé des pentes, arpenté des sentiers, elle avait couru aussi loin qu'elle l'avait pu pour s'effacer dans la nature.
A présent la jeune femme était épuisée. Elle ferma les yeux. Le clapotis régulier du torrent apaisa un instant ses souvenirs tourmentés. Lorsqu'elle rouvrit les paupières, elle posa sa paume sur son ventre désormais plat. Un vague sourire se dessina sur ses lèvres. Elle savait qu'elle faisait le bon choix. La noirceur qui l'habitait grandissait un peu plus chaque jour. Elle ne pouvait pas la laisser gagner.


Alors résolument, elle se mit debout. Elle contempla une derrière fois cet endroit paisible et inviolé comme l'est un nouveau né qui dort. Puis elle reprit la route, déterminée, enfin prête à laisser derrière elle tout ce que la vie avait pu lui offrir jusqu'à maintenant.

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#Posté le samedi 12 septembre 2020 19:52

Modifié le mardi 15 septembre 2020 15:27

C H A P I T R E 1

 
C H A P I T R E 1
 
 
Le feu crépitait dans la cheminée. Les flammes montaient, dansaient. Leur langue vive et brûlante dévorait les bûches déjà noircies. Dehors, le vent soufflait et pliait les arbres. Le ciel s'assombrissait. Une branche craqua dans un bruit sinistre. Kahina leva la tête et contempla la lente consumation des braises écarlates. Les mouvements tremblants et irréguliers du flamboiement illuminaient le visage ovale de la jeune fille d'une lueur chaude. Les paupières lourdes, elle tâchait néanmoins de se concentrer sur le manuscrit qu'elle lisait. Elle recula tout à coup de l'âtre lorsque qu'une étincelle en jaillit. Elle plaqua ses mains froides sur ses joues, puis sur sa tête, comme pour mettre fin à la douce torpeur qui l'avait envahit.

- Kahina ! Clama soudain une voix familière dans la pièce d'à côté.

La jeune fille se leva et accourut dans la cuisine. Sa mère était en train de plier du linge propre.

- Toujours et encore plus de lecture ! Commenta celle-ci en apercevant le manuscrit que tenait Kahina.
- C'est un texte que m'a donné Maître Ohr, ça explique comment guérir une plaie et éviter l'infection, exposa-t-elle sur un ton passionné. Il y a plusieurs remèdes, je les ai tous appris. Par exemple, quand la plaie n'est que superficielle...
- Oui, oui, ça a l'air intéressant, la coupa sa mère. Pour l'instant j'aimerais mieux que tu ailles faire prendre son bain à Jiuny. Tout le monde doit être propre pour ce soir.


Kahina acquiesça. Elle rangea soigneusement son manuscrit dans le bureau prévu à cet effet, puis descendit les escaliers pour trouver son frère. Elle savait qu'il aimait jouer au rez de chaussée après avoir travaillé dans la boutique de tissu que ses parents tenaient.

- Jiuny, c'est l'heure du bain, l'appela-t-elle.
- Oh trop bien !
Son petit frère émergea de dessous une table recouverte de chutes de tissu, un bout de bois avec un morceau de drap blanc dans la main.
- Regarde j'ai fabriqué un drapeau ! C'est comme les soldats quand ils partent à la guerre.

Kahina ne put s'empêcher de sourire. Elle adorait Jiuny. Ses yeux bleus trop grands pour son visage et ses dents du bonheur l'attendrissaient toujours.

- Aller viens, on va te débarbouiller, dit-elle en lui tendant la main.
Ils remontèrent les escaliers et se dirigèrent dans la minuscule salle de bain. Une grande cuve de bois occupait presque tout l'espace. Kahina versa les seaux d'eau chaude et souleva son frère pour le faire asseoir dans le bac après l'avoir devêtu.
- Cette fois tu m'éclabousses pas hein ! Le prévint-elle d'un ton qu'elle voulait sévère.
Il hocha la tête sagement. Elle commença à frotter ses cheveux bruns tandis qu'il s'évertuait à compter quelque chose avec ses doigts.
- Dans neuf ans j'aurais le même âge que toi ! S'écria-t-il soudain. Je pourrais m'occuper d'un petit frère ou d'une petite soeur alors.
- Malheureusement je ne crois pas que Maman puisse avoir d'autres enfants, lui apprit Kahina.
- Oh... Mais elle peut en adopter un, comme toi !

Kahina n'était en effet pas la soeur de sang de Jiuny, ni d'aucun de ses autres frères et soeurs. Elle avait été déposée, bébé, sur le seuil de la boutique de Nagali et Gérald, aujourd'hui ses parents adoptifs. A l'époque, ils avaient déjà trois enfants : deux garçons, Tanarig et Rheos, et une fille, Agate. Ce nouveau-né, c'était une bouche de plus à nourrir, mais Nagali et Gérald n'avaient pas hésité à le recueillir. Dans le panier où la petit fille avait été laissée, ils avaient trouvé un mouchoir sur lequel le prénom “Kahina” avait été brodé en lettres d'or.

La jeune fille avait donc été élevée dans cette famille de petits artisans du Nozar, et elle ne s'était jamais sentie mise à l'écart. Nagali et Gérald avait toujours pris soin de la traiter comme leurs enfants biologiques. Cependant, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle avait quelque chose de plus à prouver, et c'est pour cela qu'elle avait toujours était très assidue dans les études que lui payaient ses parents. Pour eux, ils s'agissaient simplement de donner une bonne culture à leur fille afin qu'elle épouse un homme de statut supérieur. Mais elle espérait réellement pouvoir exercer un savoir-faire un jour. Elle voulait devenir apothicaire, comme Maître Ohr, son précepteur. Elle pourrait aider les gens, guérir des maladies, peut-être même inventer de nouveaux remèdes.

- Quand est-ce qu'il va rentrer ?

La voix fluette de Jiuny sortit Kahina de ses pensées :
- De qui tu parles ?
- Bah de Rheos. Ça fait longtemps qu'il est parti.

Rheos était le deuxième enfant de Nagali et Gérald. Agé de vingt et un ans, c'était un jeune homme grand et costaud, mais taciturne. Il avait été recruté dans l'armée du Nozar deux ans auparavant. Cela faisait maintenant cinq mois qu'il n'était pas rentré à Talroc, et personne n'avait de nouvelles. Kahina masquait son inquiétude autant que possible. Elle était très proche de Rheos, et le savoir en danger de mort à tout instant l'angoissait.

- Tu sais faire la guerre ça prend du temps. Mais je suis sûre qu'il va revenir bientôt, répondit la jeune fille à Jiuny.
- Tu crois que je pourrais lui offrir un drapeau ? Demanda ce dernier. Enfin, un meilleur que celui-là parce que celui là c'est juste un modèle. Je lui en ferai un plus beau.
Kahina sourit :
- Oui je pense que c'est une excellente idée.

Elle finit de le rincer, puis le sortit de l'eau pour le sécher avec une serviette. Elle le laissa se rhabiller et revint à la cuisine pour aider Nagali. Ce soir, c'était l'Adren, la fête du printemps. Il était important en ce jour de manger copieusement, d'être propre et bien habillé dans l'espoir d'attirer la chance.

- Tiens coupe moi cette pièce de viande, ordonna Nagali.
- C'est du cerf ? S'étonna Kahina.
Ce genre de met coûtait cher.
- Oui, confirma Nagali, c'est l'Adren et Agate va bientôt se marier, raison de plus de manger comme des nobles.
- Il me tarde d'être au dîner !

Kahina avait hâte d'enfin manger autre chose que de la bouillie de céréales. L'hiver avait été rude au Nozar, tout le pays avait manqué de nourriture, à la capitale comme dans les campagnes. Le printemps commençait tout juste, et avec lui revenait des jours plus heureux.
- As-tu des nouvelles de la guerre au Royaume des Falaises Noires ? Demanda Kahina tout en dépeçant la viande.
- Moi j'en ai ! S'exclama soudain sa soeur en entrant dans la cuisine.
Agate était une jeune femme de dix-neuf ans aux longs cheveux blond clair et aux yeux bleus magnifiques qu'elle tenait à coup sûr de sa mère. Son teint de porcelaine allié à son corps fin donnait souvent l'illusion d'une poupée fragile. Toujours douce et patiente, Agate avait tout de l'épouse parfaite, et les hommes du village le savaient. Ils avaient été nombreux à demander sa main. Seul le plus riche d'entre eux avait retenu l'attention des parents de la jeune fille. Ils voulaient être sûrs qu'en quittant le foyer elle ne manquerait de rien.

- Alors, quelles sont les nouvelles ? S'enquit Kahina auprès de sa soeur.
- Les Falaises Noires ont capitulé, ils vont céder la ville sur la frontière qui intéresse la Régente. Du moins c'est ce qui se dit au marché.

La Régente, ou Princesse Oryane, était montée sur le trône après la mort de son frère, le roi Carahalt le Second, quelques années plus tôt. Ce dernier n'avait pas laissé de descendance directe, mais il avait un neveu, trop jeune pour gouverner. La mère de ce dernier, soeur de Carahalt avait alors été élue régente en attendant la majorité de son fils, l'unique héritier. Depuis qu'elle dirigeait le pays, la pauvreté s'était aggravée, notamment parce qu'elle utilisait la plupart de l'argent du Nozar pour ses dépenses personnelles et pour l'armée. La capitale, Galisée, était régulièrement le théâtre d'émeutes et de crimes en tous genres, tandis que dans les campagnes les paysans se sentaient délaissés par leur Couronne.

- Les soldats sont sur le retour donc ? Voulut savoir Kahina.
- Apparemment oui. Ils devraient arriver d'ici quelques jours, répondit Agate.
Elle vit alors combien sa soeur semblait inquiète.
- Ne te tracasse pas, je suis sûre que Rheos va bien, tenta-t-elle de la rassurer. Il faudrait au moins dix hommes pour le terrasser, tu le connais !
- Oh ça oui ! Renchérit Nagali.
Kahina esquissa un sourire.
- Laisse moi t'aider avec ce morceau de cerf tu fais ça n'importe comment, intervint sa soeur en prenant le couteau.
Sa cadette la remercia. Elle avait l'impression d'être parfois la seule à se soucier de Rheos. C'était peut-être parce qu'il avait toujours été un peu différent, toujours distant de sa famille. Cela s'était accentué depuis qu'il était entré dans l'armée royale. Il ne donnait jamais de ses nouvelles. Il se contentait de se pointer du jour au lendemain à Talroc quand il avait une permission. Mais même s'il parlait peu, Kahina gardait de bons souvenirs de son frère, du temps où ils jouaient ensemble. A vrai dire, elle était peut-être la seule de la famille à qui il adressait plus que quelques mots.

- Au fait, j'ai parlé au boulanger ce matin, commença Nagali, et il paraît que le fils du Baron de Vignecourbe cherche une nouvelle épouse.
Comme Kahina ne semblait pas réagir, Agate lui donna un léger coup de coude.
- C'est pour toi ça ! Lui chuchota-t-elle.
Sa soeur grimaça :
- Le fils du Baron a au moins trente-cinq ans déjà...
- Et alors ? Répliqua Nagali. Tu as dix-sept ans, pas douze.
- Oui mais je peux attendre d'avoir l'âge d'Agate au moins.
- Quand une occasion se présente il ne faut pas la rater. Regarde, la fille des voisins est déjà mariée, enceinte et elle a ton âge. Elle se construit une belle vie.
- Oui mais on a le temps d'y réfléchir quand même, intervint Agate pour soutenir sa soeur.
- Evidemment, finit par répondre leur mère d'un ton un peu sec. Aller mettez moi cette viande à cuire.
Les deux filles s'exécutèrent. Lorsque Nagali s'absenta un instant de la cuisine, Agate se tourna vers sa frangine :

- Mère s'y prend mal mais elle ne veut que ton bien tu sais.
- Je sais, et je voudrais lui faire plaisir, mais le mariage me fait peur, avoua Kahina.
Sa grande soeur lui sourit tendrement.
- Tu verras ça va vite changer.
 
Lorsque le repas fut prêt, Kahina, Agate et Nagali dressèrent le couvert.
- Qui va appeler votre père ? Questionna cette dernière.
- J'y vais, se proposa Kahina.

Elle descendit au rez de chaussée, traversa la boutique, et s'arrêta un instant devant le petit miroir accroché à côté de la porte de l'atelier pour vérifier qu'elle était présentable en ce jour d'Adren. Ses cheveux soyeux noirs de jais, lisses, descendaient jusqu'après ses épaules, encadrant son visage aux traits fins. Ses yeux étaient d'un vert superbe, lumineux. Elle possédait un nez légèrement en trompette qui lui donnait parfois un air mutin. Ses lèvres vermeilles dessinaient une bouche attirante. Bien qu'ayant une silhouette élancée, Kahina n'était pas aussi grande que sa soeur. Elle n'avait pas non plus son teint diaphane. Tant de fois, elle s'était demandée à qui elle pouvait bien ressembler. Mais elle savait qu'elle n'obtiendrait jamais de réponse, alors elle tâchait d'éviter les miroirs la plupart du temps, parce que ce qu'elle y voyait n'était qu'un point d'interrogation.
En soupirant, Kahina quitta son reflet dans la glace pour ouvrir la porte de l'atelier de tissuterie. Une odeur de savon et d'eau chaude émanait toujours de cette pièce. La jeune fille huma cette senteur familière. Son père adoptif faisait sécher des tissus qu'il venait de filer. Il chantonnait, comme à son habitude.

- Le souper est prêt, l'informa Kahina.

Gérald se retourna. Sa moustache poivre et sel s'étira en même temps que son sourire :
- Ah enfin le meilleur moment de la journée !
Il rangea son matériel rapidement et sortit de l'atelier, suivi de Kahina. On frappa alors à la porte.
- Ça doit être Tanarig, devina Gérald.
Il alla ouvrir. Un jeune homme vigoureux, brun aux yeux marrons, se tenait sur le seuil avec une femme aux cheveux roux frisés à ses côtés.
- C'est bien mon fiston ça ! Clama Gérald.
- Bonjour, Père, le salua Tanarig. Joyeux Adren !
- Joyeux Adren ! Répondit Gérald, l'air enchanté. Aller, entrez.
Kahina s'avança vers son frère et sa femme, Ovie, pour les accueillir à son tour. Puis le petit groupe monta à l'étage pour s'intaller à table. Jiuny accourut les bras ouverts vers Tanarig en le voyant, mais son aîné lui fit juste une tape affectueuse sur la tête avant d'enlacer Agate.
- Comment vas-tu ? Lui demanda-t-il.
- Je me porte à merveille, assura sa soeur. Toi aussi j'ai l'impression.
Tanarig eut une drôle de moue.
- J'aimerais venir ici plus souvent.
Agate s'apprêtait à répondre quelque chose lorsque Nagali s'exclama :
- Ah mon cher fils ! Ça fait plusieurs jours qu'on ne t'a pas vu ! Viens là que je t'embrasse.
- Bien sûr, vous m'avez manqué aussi mère.
- Oh arrête de mentir pour me faire plaisir, le taquina celle-ci.
Tanarig, l'aîné de la fratrie, avait quitté la maison familiale quelques mois plus tôt pour s'installer dans la demeure des parents de son épouse, que ces derniers avaient offert en dot. A la mort de ceux-ci, Tanarig aurait la pleine propriété du domaine. Nagali et Gérald étaient particulièrement fiers de cette union. Ils se battaient quotidiennement pour que leur famille atteigne un statut social plus élevé et le mariage de leur aîné marquait une première réussite.

- Comme nous sommes tous là, je vous propose de passer à table, annonça Nagali.

Chacun s'assit devant une assiette, l'estomac impatient après cet hiver de privation. Mais avant d'entamer le repas de l'Adren, le chef de famille devait prononcer un court discours. Gérald se leva donc tandis que chacun posait une main sur son coeur :
- En ce jour d'Adren qui signe le début du printemps, nous célébrons la vie dans nos chaumières et vous honorons, Periogon, dieu du Feu, Naïos dieu de l'Eau, Semya, déesse de la Terre, Adha, déesse de l'Air, par ce festin du renouveau. Puisse l'avenir nous offrir des jours heureux et paisibles.
 

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Que pensez-vous de ce premier chapitre et du prologue ? Que vous inspire Kahina et sa famille ?
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#Posté le samedi 12 septembre 2020 20:49

Modifié le jeudi 17 septembre 2020 11:12

C H A P I T R E 2

 
C H A P I T R E  2
 
 
- Attention, tu ne dois pas confondre les groseilles avec les malbourgeons. Ils se ressemblent beaucoup mais l'un est comestible tandis que l'autre est mortel.

Kahina hocha la tête, très concentrée dans sa préparation. Maître Ohr, un vieil homme presque chauve au bouc grisonnant, était un ancien apothicaire qui avait décidé de transmettre son savoir moyennant rémunération. Très peu de gens étant lettrés à Talroc, ses prestations n'étaient pas chères, et c'était pour cette raison que Nagali et Gérald payaient ses services depuis plusieurs années pour leurs enfants. Comme ses frères et soeurs avant elle, Kahina avait appris avec lui l'écriture et la lecture, deux qualités que ses parents estimaient en effet indispensable pour élever le statut de la famille. Maître Ohr lui avait aussi donné des cours très généraux sur l'histoire, la géographie, et les sciences de la nature. Personne n'avait prévu que Kahina devienne aussi passionnée par la botanique. Le vieux précepteur avait été ravi de partager quelques secrets de son métier. Gérald, devant l'enthousiasme inédit de sa fille, avait convaincu sa femme de la laisser continuer encore quelques mois, mais Nagali n'en voyait pas l'intérêt.

- Maître, à quoi va servir cet onguent ? Voulut savoir Kahina en malaxant les herbes qu'elle avait cueillies avec de l'huile et de la farine.
- Essaie de deviner au vu des ingrédients que je t'ai fait réunir.

La jeune fille réfléchit : elle avait ramassé des groseilles, des fleurs de Tertaen, du thym gris... ces plantes avaient toutes quelque chose en commun.

- C'est pour désinfecter, finit-elle par répondre.
- Exactement, approuva Maître Ohr. Tu te débrouilles très bien tu sais.
Kahina sourit :
- J'ai beaucoup étudié vos manuscrits cette semaine.
Nagali débarqua soudain dans la pièce :
- Je vais avoir besoin de toi en bas à l'atelier, on a des commandes en retard pour des marchands de Vernecel.

Kahina était déçue, mais elle n'en laissa rien paraître. Elle abandonna la mixture qu'elle confectionnait pour aller se rincer les mains dans le seau prévu à cet effet. Après avoir salué Maître Ohr, elle quitta la pièce. Alors qu'elle descendait les escaliers, elle entendit sa mère parler avec son précepteur. Elle s'arrêta au milieu des marches, tachant de ne pas faire craquer le bois, pour écouter.

- Nous n'aurons plus besoin de vos services dorénavant. Kahina va se marier prochainement, et je pense que vous lui avez donné toute la culture dont elle a besoin.
- Très bien, opina Maître Ohr. Mais, si je puis me permettre, je dois avouer que j'ai rarement eu des disciples aussi passionnés. Votre fille est très vive d'esprit vous savez.
- Et j'en suis fière. Mais je ne veux pas la maintenir dans des illusions, vous comprenez... déplora Nagali.
- Je comprends tout à fait. Je suis certain qu'elle trouvera un parti honorable, à l'instar de vos autres enfants.
- Je l'espère aussi. Dans tous les cas je vous remercie pour vos services.
Il y eut un bruit de pièces qui s'entrechoquent.
- Voilà votre dû, déclara Nagali. Laissez-moi vous raccompagner.

Ils se dirigeaient vers les escaliers. Kahina descendit les dernières marches quatre à quatre et fila vers l'atelier. Mais avant d'ouvrir la porte, elle s'arrêta un instant pour essayer d'effacer le goût amer de sa bouche. Les paroles de Nagali l'avaient attristée. Elle allait arrêter d'apprendre et se marier. Les deux choses qu'elle craignait le plus venaient de se réaliser. Elle savait qu'il y avait peu de chance que l'homme qu'elle épouse la laisse étudier à sa guise. Longtemps, elle avait redouté ce moment. Elle n'avait pourtant pas d'autre choix car c'était ainsi qu'existait une femme. “C'est tellement injuste”, pensait-elle. Les hommes qui ne se mariaient pas étaient tout au plus vus comme des originaux, des solitaires. Une femme sans époux en revanche, ne pouvait être qu'une religieuse ou une prostituée. C'était en effet les deux seules manières d'échapper au mariage. Ni l'une ni l'autre ne semblait une option envisageable pour Kahina. Elle pourrait peut-être essayer de convaincre Nagali qu'elle ne se sentait pas prête, mais sa mère menait la famille d'une main de fer.

En soupirant, elle pénétra dans l'atelier, où Agate, Gérald et Jiuny s'affairaient déjà. Il faisait chaud et humide. Les deux premiers travaillaient sur le métier à tisser, tandis que le benjamin lavait la laine à l'eau chaude.

- Ah te voilà enfin ! Clama Gérald. Il faut qu'on soit trois pour faire les motifs de cette toile, on doit l'avoir finie pour ce soir.

Il s'essuya le front du revers de la manche, exténué. Kahina vint s'asseoir à côté d'Agate et commença à tisser. Au bout de quelques minutes, sa soeur dut la reprendre car elle faisait des erreurs, distraite par ses pensées.

- Applique toi un peu, l'enjoignit son père.

Kahina hocha la tête et se reprit en main. Nagali entra alors dans l'atelier :
- Je te relaie Gérald, ça fait depuis ce matin que tu es là, va en boutique il n'y a personne pour l'instant.

Ce dernier ne se fit pas prier. En sortant, sa femme lui glissa quelques mots à l'oreille. Il eut l'air étonné mais acquiesça. La porte de l'atelier se referma derrière lui, créant un courant d'air bienvenu dans la pièce surchauffée. Les trois femmes se remirent donc à tisser, leurs doigts fins entremêlant les fils avec agilité. Kahina réfléchissait à la façon d'aborder le sujet du mariage avec sa mère, mais celle-ci la devança :
- Bon je dois te dire que les cours avec Maître Ohr sont désormais finis. Tu as été studieuse et j'en suis ravie. Maintenant, il est temps de te trouver un mari.
- Mais ça va prendre sûrement plusieurs mois, rétorqua Kahina. Alors pendant ce temps, je pourrais peut-être continuer...
- Je t'arrête tout de suite, la coupa Nagali. Déjà, tu es presque aussi jolie que ta soeur donc ça devrait aller vite, et deuxièmement, nous n'avons pas les moyens de dépenser de l'argent dans des choses aussi futiles. 
- Ce n'est pas futile ! Avec ce que m'enseigne Maître Ohr, je pourrais devenir apothicaire.
- Kahina, imagine un peu ce que tu racontes, répliqua sèchement sa mère. Tu es apothicaire, bien. Et ensuite, comment fais-tu pour trouver une boutique sans argent ? Comment fais-tu pour obtenir l'autorisation de vendre tous ces produits si tu n'as pas de mari ?
- Je pourrais aller à Galisée, et travailler comme apprentie.
- Aller te perdre dans la capitale ? Tu finiras à coup sûr à dormir dans les rues ou dans un bordel.
- Je peux me débrouiller !
Kahina avait les larmes aux yeux. Le regard de Nagali s'attendrit tout à coup lorsqu'elle vit à quel point sa fille chérissait des rêves bien trop irréalisables.
- Non, tu te fais des illusions. Je ne sais pas comment tu as pu te mettre des idées pareilles dans la tête. Tu n'es jamais partie d'ici Kahina ! Tu n'as aucune idée de ce qu'est une ville comme Galisée. Ils te mangeraient toute crue. Tu sais que j'ai raison au fond de toi.

Agate, qui était restée silencieuse jusque là, prit alors la parole :
- On passe toutes par des moments de doute quand on grandit et qu'on devient une femme. Mais je peux t'assurer que ce qu'il y a de mieux pour vivre, c'est d'avoir un mari et un toit.

Nagali s'arrêta de tisser et attrapa la main de Kahina pour la serrer contre elle.
- Tu entends ? On veut te protéger. On sera pas toujours là.

La jeune fille acquiesça sans un mot.

- Aller, te tracasse pas va, tu as encore des jours tranquilles, essaya de la réconforter Nagali. Pour le moment c'est Agate qui se marie.

- Mais c'est que je voulais continuer à apprendre moi... chuchota Kahina d'une toute petite voix.
- La culture, ça ne remplit pas un estomac quand tu as faim, déplora sa mère.

Elle reprit son tissage. Kahina fit de même. La honte l'envahit bientôt. Elle regrettait ce qu'elle venait de dire. Jouer la difficile devant Nagali alors que cette dernière l'avait recueillie et élevée comme son propre enfant lui paraissait une attitude ingrate. Prise de remords, elle décida de s'excuser :
- Je suis désolée. Je n'aurais pas dû me comporter comme ça Nagali. J'épouserai celui que vous me choisirez, je vous fais entièrement confiance.
- Contente de t'entendre retrouver la raison, la félicita celle-ci. Occupe-toi de ces fils et on n'en parle plus.

Les trois femmes continuèrent de tisser un long moment encore, jusqu'à ce que des cris provenant de l'extérieur attirent leur attention.

- C'est quoi ? Demanda Jiuny en accourant vers elles, les mains encore pleines de savon.
- Aucune idée, sûrement des ivrognes, éluda Agate.

Mais bientôt une clameur sembla s'élever. Comme il n'y avait pas de fenêtre dans l'atelier, il était impossible de savoir ce qu'il se passait. Intrigué, Jiuny voulut aller voir dehors, mais Nagali le rappela à l'ordre. Soudain, Gérald fit irruption dans la pièce :
- La Régente et l'héritier sont morts !
Nagali bondit sur son siège :
- Quoi ?
- Comment ça ? S'enquit Kahina.
- On les a assassinés ! Venez voir dehors ! Les invita Gérald, fébrile.

Tout le monde sortit de l'atelier. Kahina enfila son gilet de laine, car il faisait encore froid en ce début de printemps. Dehors, dans la rue commerçante bordant la maison familiale, la plupart des gens étaient sortis de chez eux alors que c'était le crépuscule. Certains clamaient leur mécontentement, d'autres discutaient simplement. Quelques personnes restaient figées sur le pas de leur porte, attendant de voir ce qu'il se passait.

- Le héraut va faire une annonce exceptionnelle sur la place publique ! cria quelqu'un.

Les gens se précipitèrent tous dans la rue de droite la plus proche, qui menait au centre du bourg. Kahina, impatiente, se mit à courir pour rejoindre la place, Agate et Jiuny sur ses talons. Elle faillit trébucher dans la boue en voulant éviter une vieille dame.

- Fais attention ! La réprimanda sa soeur.
- Je ne veux pas louper l'annonce !

Les trois frère et soeurs parvinrent enfin en face de l'estrade réservée aux rares spectacles et aux proclamations des héraults. Là, Kahina ne risquait plus de glisser. En effet la place publique était le seul endroit du village pavé, en raison du marché hebdomadaire qui y avait lieu.

Presque tous les habitants s'étaient rassemblés. Les visages paraissaient intrigués, voire anxieux. Une brise froide soufflait sur le village. La plupart des gens s'étaient couverts à la va-vite, comme Kahina. Jiuny commençait à frissonner. Agate le serra contre elle, lorsqu'elle aperçut Tanarig.

- Hé ! L'apostropha-t-elle.

Son frère vint aussitôt vers elle en souriant. Ils s'enlacèrent un instant. Jiuny fut obligé de lâcher Agate.
- A l'Adren t'avais dit que tu passerais plus souvent, ça doit faire déjà dix jours, fit remarquer Agate à son aîné sur un ton de reproche.
- Mes excuses. Tu sais que tu peux passer à ma maison aussi, lui rappela ce dernier.
Agate leva les yeux au ciel :
- C'est pas encore ta maison. Et puis je ne connais pas très bien Ovie.
- Oui, tu n'as pas envie de la voir, saisit son frère.
Elle passa une main dans ses cheveux blonds, nerveuse.
- Tan', je me marie dans deux jours.
- Tu verras c'est sensationnel, ironisa-t-il.
- Je voulais juste que tu m'expliques, pas que tu me décourages, grommela-t-elle.
- T'expliquer quoi ?

Agate le tira un peu à l'écart de Kahina et Jiuny.

- M'expliquer comment ça se passe, quand on doit...
Elle lui lança un regard appuyé. Tanarig haussa les sourcils et secoua la tête :
- Oh non, c'est pas à moi de te dire ce genre de choses.
- Tan'... l'implora sa soeur.
- C'est inapproprié, lui chuchota-t-il. Demande à Mère.
- Eh y'a le hérault sur l'estrade ! S'écria Kahina en tirant sa soeur par la manche.
Une drôle d'excitation parcourut la petite foule. Chacun y allait de sa théorie. Lorsque le héraut, un jeune homme frêle, monta sur l'estrade accompagné de deux gardes royaux, le silence se fit sur la place. D'une voix forte que n'aurait pas laissé soupçonner son physique, il déclara :

- Citoyens du Nozar, ceci est une annonce de la plus haute importance. Elle provient du Conseil des Illustres lui-même. Hier, à l'aube, Galisée a été prise d'assaut par l'armée royale menée par son Commandant en chef. La dynastie des Carahalt est renversée. La princesse et régente Oryane, ainsi que son fils héritier au trône, ont été tués dans l'attaque.

Un murmure de stupéfaction parcourut la foule. “C'était donc vrai !” s'exclama quelqu'un.

- Le Conseil des Illustres est actuellement en discussion avec le dirigeant autoproclamé du Nozar, le Commandant en chef Enzer. Un accord devrait être trouvé dans les jours qui suivent.

Kahina se retourna vers Tanarig et Agate :
- Enzer ! Rheos nous en a déjà parlé, il a combattu dans son régiment une fois !
- Ecoute, la fit taire son grand frère en montrant le héraut.

Autour d'eux les messes basses se transformaient en un bourdonnement confus.

- Le Conseil appelle au calme et à la confiance, poursuivit le héraut en élevant la voix. Les gardes royaux auront ordre d'arrêter toute personne dissidente, afin que la reprise de pouvoir s'effectue le plus sereinement possible. Enfin, le nouveau dirigeant Enzer fait passer le message suivant, que je vous reproduis mot pour mot : "certains actes étaient nécessaires mais comptez sur moi à présent, avec l'appui du Conseil des Illustres,pour redresser ce pays et lui redonner sa gloire d'antan". Merci de votre attention, et que les Quatre vous bénissent.

Le héraut se retira de l'estrade, puis disparut rapidement dans une rue, escorté des gardes royaux, pendant que la clameur de la foule montait.

- Ils ont assassiné le neveu de Carahalt ! Ce n'était qu'un enfant ! S'indigna une femme.
- P'tet' ben que c'est cruel, lui répondit un homme barbu à la dentition aléatoire, mais pour faire avancer les choses des fois 'faut frapper fort.
- La Régente nous manquera pas, vu qu'elle faisait rien pour nous ! Clama quelqu'un derrière Kahina.
- ça peut pas être pire de toute manière ! Répondit un autre.
- Bien fait pour elle !

Kahina observait autour d'elle toutes ces conversations, abasourdie. Deux hommes à sa gauche, visiblement alcoolisés, commençaient à s'injurier.

- Si ça remue autant dans un petit village comme Talroc, j'imagine pas le foutoir que ça doit être à Galisée, marmonna Tanarig.
- La Reine est morte ? Demanda tout à coup Jiuny.
- La Régente, corrigea Agate. Oui, et maintenant il va y avoir une nouvelle personne à sa place.
- Moi je vous dis, à partir de maintenant c'est la merde, intervint un grand gaillard à l'embonpoint certain. Ça va être chacun pour soi.
Tanarig lui jeta un regard sceptique et rassembla ses frère et soeurs autour de lui.
- Aller venez on rentre, inutile de traîner plus longtemps ici.

Kahina scruta une dernière fois l'estrade vide, la place en pleine effervescence autour, le ciel qui s'assombrissait au dessus. Le village lui paraissait différent. Quelque part au fond d'elle, elle ressentit un drôle de malaise.
 

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#Posté le samedi 12 septembre 2020 21:05

Modifié le mardi 15 septembre 2020 15:56

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